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  • D'une croix à l'autre : Trinitaires et Templiers.

    Le Prieuré de Dinard en Ille-et-Vilaine et l’enclos de Saint-Maudez dans les Côtes-d’Armor.

    (texte et illustrations de Jean-Marc Boudier)

     

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                A l’extrémité du parc du Prieuré de Dinard[1] (vers l’Est où se trouve la plage du Prieuré), on peut admirer un intéressant calvaire, dit parfois « la croix de Monsieur Henry de La Mettrie », comportant un certain nombre de détails symboliques. Il serait en fait la copie presque conforme du « calvaire des Templiers » de Saint-Maudez (22980, près de Dinan où les Trinitaires possédaient aussi une maison) et pourrait dater de la reconstruction de l’original à la seconde moitié du 18e siècle. Le socle est octogonal, comme dans beaucoup de monuments d’origine templière, représentant les huit béatitudes de l’Évangile. Ce socle est entouré d’une table carrée, elle même fixée, avec quatre colonnes, sur une assise carrée à trois marches (image de la « triple enceinte » celtique ?). Sur le bas épais et cylindrique du fût de la croix, on voit une procession - dans le sens des aiguilles d’une montre - de neuf chevaliers (avec des épées) et moines (avec des livres) agenouillés les mains jointes. Au sommet du calvaire, une représentation biface montre d’un côté une Vierge à l’Enfant (assez proche de celle qui se trouve en haut du porche latéral de l’église de Plurien, originaire d’un établissement templier), et de l’autre le Christ sur la Croix entre la Vierge et saint Jean, surmontant une série de six personnages « orants » représentés deux par deux, face à face et enchaînés mutuellement : ils pourraient s’agir de prisonniers que les Trinitaires ont pour mission de racheter, les visages tournés vers le Ciel, vers le Christ et Notre-Dame du Bon-Remède (une statue ancienne en est conservée dans la chapelle du Prieuré). Les chiffres trois, six, neuf peuvent faire aussi allusion à la Sainte Trinité.

     

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                La croix du cimetière de l’enclos paroissial (où se trouve un magnifique if millénaire) de l’église de Saint-Maudez remonterait à la fin du 13e ou au début du 14e siècle, d’origine templière. Elle fut reconstruite au 18e siècle (1774[2]) et peut-être transformée, avec cinq marches. Autrefois, le cylindre qu'entourent neuf personnages agenouillés (dont quatre chevaliers[3]) tournait sur lui-même, comme une sorte de « moulin à prière ». La signification de l’ensemble reste encore à préciser selon ce que l’on a pu appeler le « rébus des Templiers ».

                On peut mentionner encore les vestiges d'un vieil édifice appelé le Temple des Templiers, situés non loin du cimetière et du presbytère (voir inventaire de 1805). Selon certains, le château de Thomatz à Saint-Maudez, bâti par la famille Gouyon-Thomatz, branche cadette des Gouyon-Matignon, aurait été édifié à l’endroit d’un ancien fief des Templiers. Non loin de Saint-Maudez, on trouve aussi des traces de la présence de Templiers à Vildé-Guingalan (22980), avec une rue des Templiers (les chevaliers du Temple de La Nouée, à Yvignac, possédaient à Vildé une sous-commanderie et un vicus, sorte de ferme). 

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                Par ailleurs, sur la route de Dinard à La Richardais, exactement à l'angle sud-ouest de l'enclos de l'ancien Prieuré des Trinitaires, sur une sorte de petite terrasse aménagée en hauteur contre le mur extérieur, se trouve une très ancienne petite croix (70 cm.) datant du 14e ou du 15e siècles et à demi rongée et patinée par le temps. Cette croix, plantée sur une large pierre octogonale. Elle indique le croisement de la voie se dirigeant vers La Vicomté et du chemin menant à la plage du Prieuré. 

     

    [1] Lire de Jean-Marc Boudier « Les maisons trinitaires de Dinard et de Dinan », dans Le Pays de Dinan, 1994, pp. 287 et suivantes.

    [2] L’église de Saint-Maudez, qui avait été donnée aux Templiers, a été reconstruite entre 1772 et 1792.

    [3] Certains y ont vu quatre chevaliers, trois frères vêtus d’une chape et deux dignitaires se distinguant par un manteau sans capuche.

  • Le Coeur couronné d'épines.

    Croix en fer forgé de la flèche de l'ancien clocher de l'église Saint-Pierre de Pleurtuit (Ille-et-Vilaine). Elle fut démantelée en 1941 par les armées d'occupation, car elle gênait l'activité aérienne allemande sur l'aérodrome voisin.

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