Blason sur la pierre tombale de Galleri Sieur de la Tremblais (1630), dans l'église Notre-Dame-sur-l'Eau à Domfront (61).
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Chapelle de Saint-Buc
Chapelle Sainte-Anne à Saint-Buc (Le Minihic-sur-Rance, 35), du 17e s., et sa belle croix. Elle dépendait du château de Saint-Buc (tout proche).
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Le dragon en Bretagne
Claire Arlaux, Le dragon en Bretagne. Mythes et Symboles (Éditions des Montagnes Noires, 2017).
Cet ouvrage, abondamment illustré (avec souvent des détails de monuments difficiles à voir à l’œil nu) et comportant un utile index, dresse un panorama de la présence de la figure du dragon en terre bretonne. Après avoir rappelé son symbolisme dans différentes civilisations et noté souvent des différences, Claire Arlaux nous montre l’importance de sa représentation, que ce soit aux bords des poutres et sablières (gueules de dragon « engoulants », que l’on retrouve aussi en Normandie), à l’extérieur des églises (notamment en gargouilles) et des châteaux, peint ou sculpté, lié à des blasons, à des légendes pieuses…
On le retrouve ainsi terrassé aux pieds des trois grandes figures religieuses de saint Michel, de saint Georges et de sainte Marguerite, ainsi qu’à ceux de saints bretons sauroctones :
« Sur le modèle de l’archange Michel, de nombreux saint officiels de l’Église universelle ont comme Georges et Théodore libéré des villes de l’emprise de dragons ou de grands serpents. Ainsi Victor ou Vigor à Bayeux, Romain à Rouen, Clément à Metz, Armentaire en Provence, sans oublier les femmes, sainte Marthe à Tarascon ou sainte Radegonde à Poitiers…
Mais c’est en Bretagne que l’on compte le plus de saints sauroctones – de sauros en grec, le lézard – pourfendeurs de dragons et longtemps vénérés par la ferveur populaire à défaut de canonisation » (p. 73).
Nous pouvons retenir, entre autres, saint Pol-Aurélien et le dragon de l’île de Batz, le fondateur de l’évêché de Tréguier saint Tugdual ou encore saint Suliac qui triomphe d’un dragon au bord de la Rance (avec autrefois une procession qui se rendait à la caverne de la guivre). Dans cette quête iconographique, l’auteur insiste tout particulièrement sur les dragons du pays de Léon :
« Le Léon est le pays des dragons. Ils sont partout, agrippés aux rampants des toits des sanctuaires, prêts à bondir sur les passants de l’angle des pignons ou à cracher sur eux l’eau de pluie lorsqu’ils font office de gargouilles, tapis dans les feuilles de vigne des porches ou dressés avec arrogance au coin des lucarnes des maisons bourgeoises des villes ou des fenêtres hautes des manoirs de la campagne » (p. 85).